Encore un autre chapitre sympa de Katakuri
Bon c'est parti pour un autre chapitre (7 chapitres en 7 jours 🤭)
Je sens que ce chapitre sera apprécié par les anti-DC 😂😌
Bonne lecture 🎵
Libération, a short story
« Laisse-moi venir avec toi ! »
Cet Humain m'avait supplié à plusieurs reprises de le laisser m'accompagner lorsqu'il avait eu vent de mes sombres desseins dont j'avais fait part au Roi Neptune. J'avais déjà refusé maintes fois, mais j'ai cédé lorsqu'il s'était mis à genoux devant moi. Jamais je n'avais vu un Humain aussi persistant que cet éternel samouraï. La Reine Otohime m'avait parlé de lui : il paraît que cet homme avait juré son allégeance aux Hommes-Poissons en l'honneur de son défunt ami.
Un Humain qui se lie d'amitié avec un Homme-Poisson ? Absurde. Cela est une chose impossible. Je l'ai vu de mes propres yeux : la seule relation qui existe entre nos deux espèces est une relation fondée sur la haine. Les Humains sont même prêts à maltraiter l'un des leurs, alors comment pourraient-ils considérer un des nôtres comme leurs amis ?
« Ces êtres qui nous observent avec dédain du haut de leur havre de paix qu'est Red Line ne sont rien de plus que des monstres à l'apparence humaine. »
Pour une fois, je suis d'accord avec l'Humain. Comment s'appelle-t-il ? Ah oui, je m'en souviens. Il dit s'appeler Ayato. Le pense-t-il vraiment ou essaie-t-il d'entrer dans mes faveurs ? Je me tournai vers lui afin de lire son expression faciale, à la recherche d'un signe, aussi imperceptible soit-il, de malhonnêteté. Je vis que son visage était crispé et que ses yeux étaient emplis de haine. Peut-être que lui aussi, il avait sa propre histoire avec son lot de souffrances.
« Nous y sommes. »
Je levai la tête et vis une énorme montagne rouge. Red Line. Son sommet était si haut que je n'arrivais pas à le voir. Ce soir, je suis revenu aux portes de l'antre du démon pour faire ce que j'aurais dû faire il y a de cela bien longtemps : libérer les esclaves. Je fermai les yeux en repensant au moment où je m'étais enfui de Marie Geoise. Bien que jadis, je n'avais pas la force nécessaire pour libérer quelqu'un d'autre, cela avait changé maintenant. Avec ma force et celle de cet homme, Ayato, je pourrai enfin réparer mon erreur du passé.
Une fois que l'ancre avait été jetée, le samouraï recouvrit le bas de son visage avec son cache-cou et enfila le capuchon de son manteau. Prêts à lancer l'assaut, nous sautâmes de l'énorme bateau qu'Ayato avait obtenu je ne sais comment, et nous nous accrochâmes à la paroi rocheuse de Red Line.
Nous grimpâmes.
Au fur et à mesure que nous montions, la douleur se faisait, petit à petit, de plus en plus insoutenable. En pensant à ce que traversaient les esclaves emprisonnés dans ce répugnant château, nous continuâmes notre ascension vers les cieux. Cette douleur insignifiante n'allait pas nous arrêter.
Nous grimperons.
Même si nos peaux sont déchiquetées et que nos mains sont couvertes de sang, nous grimperons.
Même si nos muscles finissent par lâcher et que nos consciences nous quittent, nous grimperons.
Nous n'arrêterons de grimper que lorsque nous aurons posé le pied sur le sommet de Red Line.
Avec un dernier effort, nous avions atteint notre objectif. Nous sommes maintenant au sommet de Red Line. Il ne nous restait plus qu'à nous rendre au pandémonium et à mettre à feu et à sang la vie de luxure et de confort à laquelle les Dragons Célestes tenaient tant.
Ayato avait déjà la main posée sur la garde de son sabre et avançait lentement vers la demeure des maîtres du monde. Je sentis que si je ne l'arrêtais pas, il allait causer des ravages qui ne pourraient jamais être réparés. Je l'arrêtai. Pas seulement pour éviter un désastre, mais aussi parce que la Reine Otohime me l'avait demandé avant notre départ.
« Pardon ? Pourquoi donc devrais-je t'écouter Tiger ? Ils ne méritent pas la pitié !!
– Je le sais très bien, et je ressens la même chose que toi !
– Alors pourquoi ?
– Pense à ceux que nous devons libérer ! Si tu élimines tout le monde ici, qu'arrivera-t-il aux esclaves ? Qu'arrivera-t-il aux Hommes-Poissons ? Que t'arrivera-t-il ? Si tu tiens vraiment à la promesse que tu as fait à notre peuple, alors fais ce que je te dis ! Ça évitera des ennuis à tout le monde !!!
– Fais attention à ce que tu dis jeune homme, surtout quand tu ne sais pas de quoi tu parles.
– Si tu ne veux pas m'écouter, alors fais-le au moins pour la Reine Otohime. »
La lueur de colère qui était dans les yeux d'Ayato se dissipa petit à petit. Quand il s'était enfin calmé, nous mîmes en place un plan afin de libérer les esclaves. J'allais voler les clés nécessaires à l'affranchissement de tous pendant que l'Humain allait retenir les Dragons Célestes ainsi que leurs gardes du corps. Une fois que cela serait fait, j'allais servir d'appât, permettant ainsi à Ayato de guider les esclaves hors de cet enfer.
« En es-tu sûr ?
– Oui. C'est la moindre des choses que je puisse faire après les avoir abandonné aussi égoïstement.
– Que la force soit avec toi brave explorateur.
– À toi aussi, Humain.
– Tu pourrais quand même être un peu plus aimable envers les Humains, tu sais ?
– J'essaierai, mais je ne te promets rien. Je dois quand même avouer que tu es différent de ces Humains que j'ai rencontré.
– Merci du compliment. Sache que je t'admire beaucoup Tiger. Il se peut que nous ne nous reverrons plus jamais, alors sache qu'où que tu sois, je prierai pour toi.
– Et si on y allait ? Nous avons des esclaves à libérer ! »
De toutes nos forces, nous courûmes vers le trou à rats luxueux qu'est Marie Geoise. Nous annonçâmes notre présence en découpant la porte d'entrée et en déclenchant un incendie dans le bâtiment. En peu de temps, les gardes avaient donné l'alerte générale et nous avaient encerclés. J'arrivai à me frayer un chemin avec l'aide du samouraï. Jamais je n'avais vu quelqu'un se servir de notre art martial d'une manière aussi élégante et fluide. Cet homme était un génie !
Je me mis à chercher les clés des cellules, des menottes et des colliers explosifs. Après plusieurs minutes de recherche, je finis par les trouver. Quelle ironie. La liberté était entre les mains des Dragons Célestes. Avec ma force d'Homme-Poisson, je tuai l'esclavagiste endormi en appuyant un oreiller sur sa tête. Je pris toutes les clés qui se trouvaient dans sa chambre – il y en avait tellement que je ne pouvais plus les compter – et je repris ma mission. J'ouvris les cellules les unes après les autres, et je jetai les trousseaux de clés à mes anciens compères.
Une émeute débuta. Entre les cliquetis des colliers et des menottes qui tombaient au sol, les cris de joie et les pleurs de soulagement des affranchis, je ne pus m'empêcher de penser que je n'y serais probablement jamais arrivé sans Ayato, l'Humain au service des Hommes-Poissons. Quand je retournai à sa rencontre, je vis qu'il était assis sur une montagne de cadavres et couvert de sang. En m'apercevant, il me fit signe avant de s'approcher de moi.
« Beau travail.
– Tu n'as pas oublié le plan j'espère ? Il est temps pour toi de partir.
– Ne t'inquiètes pas, je n'ai pas oublié. Toi, en revanche, tu devrais t'inquiéter pour ta survie.
– Je m'en sortirai.
– Alors adieu, vaillant guerrier. Je me souviendrai de cette nuit avec fierté.
– Moi de même. Adieu. »
Je regardai sa silhouette s'éloigner petit à petit. Sa voix puissante guida les esclaves affranchis vers son imposante embarcation, qui saurait leur apporter la libération qu'ils avaient attendu depuis bien trop longtemps. C'est surprenant. Alors qu'avant, je ne ressentais que du mépris à son égard, je ne pus m'empêcher de le voir comme un Humain qui méritait mon respect. Rien qu'une petite once de mon respect. Notre souveraine avait raison quand elle m'avait dit que je finirais par changer d'avis à son sujet.
Sur cette pensée, je m'engageai dans une lutte sanglante contre les larbins qui étaient toujours debout. Guidé par la force de mes poings, j'avançai vers l'aube d'une nouvelle vie sans regrets. Par la force et par l'endurance de mes jambes, je m'éloignai du havre des Dragons Célestes et je sautai du haut de Red Line. Enfin, j'ai pu libérer les esclaves que j'avais autrefois abandonné. Ma mission est enfin accomplie grâce à une collaboration inopinée entre un Humain et un Homme-Poisson.
Maintenant que j'y pense, nous n'avions pas donné de nom à cette mission. Comment pourrais-je l'appeler ?
Ah oui, j'ai trouvé.
Libération.
« Je déclare que la Mission Libération est enfin accomplie. »