Chapitre 31 : Le poids d’un héritage
Assis sur le rebord de l’un des balcons du palais, Alaric fixait l’horizon, perdu dans ses pensées. Les mots de Sylia résonnaient encore dans son esprit.
Le fruit du Dieu version Hélios.
Un pouvoir divin, une force colossale… et un immense fardeau.
Sylia, debout derrière lui, observait son ami avec une pointe d’inquiétude. Elle savait que cette révélation était difficile à digérer.
« Tu es bien silencieux depuis que je t’ai expliqué ce que c’était. » dit-elle doucement, s’approchant de lui.
Alaric tourna légèrement la tête, mais son regard resta fixé sur l’horizon.
« Et comment veux-tu que je réagisse, Sylia ? Tu viens de me dire que je possède le pouvoir d’un dieu. Un dieu, Sylia ! Tu comprends ce que ça signifie ? »
Sylia hocha lentement la tête, choisissant ses mots avec soin.
« Ça signifie que tu as une chance unique, Alaric. Une chance de faire quelque chose de grand. »
Il se redressa brusquement, se retournant pour lui faire face.
« Faire quelque chose de grand ? Et si je faisais quelque chose d’horrible à la place ? Si je perdais le contrôle, comme aujourd’hui dans la ville basse ? Les gens ont eu peur de moi, Sylia. Peur ! Est-ce ça, être un roi ? »
Sylia posa une main rassurante sur son bras.
« Tu as réagi sous le coup de la colère, Alaric. C’est humain. Mais ce n’est pas ce qui te définit. Ce pouvoir… il ne fait pas de toi un monstre. C’est ce que tu choisis d’en faire qui importe. »
Alaric baissa les yeux, sa mâchoire crispée.
« Et si je fais le mauvais choix ? Si je ne suis pas digne de ce pouvoir, ni de ce trône ? »
Sylia serra légèrement son bras pour capter son attention.
« Alaric, tu es peut-être le prince de Grandhaven, mais tu n’es pas seul. Moi, je crois en toi. Et je sais que tu trouveras une manière d’utiliser ce pouvoir pour protéger ceux qui comptent sur toi. »
Ses mots semblèrent apaiser légèrement la tempête intérieure d’Alaric.
Il inspira profondément, fermant les yeux un instant.
« Peut-être que tu as raison. Mais je ne peux pas continuer comme ça. Si je veux être digne de ce pouvoir… si je veux être un roi digne de mon peuple, alors je dois apprendre à le maîtriser. »
Sylia hocha la tête, un léger sourire sur les lèvres.
« C’est une décision sage. Mais il faudra du temps et de la patience. Ce genre de pouvoir ne se maîtrise pas du jour au lendemain. »
Alaric releva la tête, une étincelle de détermination dans le regard.
« Je suis prêt à faire tout ce qu’il faut. Parce que si je ne le fais pas, alors tout ce que mon père a construit… tout ce que je suis censé protéger… pourrait disparaître. »
Alors qu’ils parlaient, un garde fit irruption sur le balcon, s’inclinant respectueusement devant eux.
« Prince Alaric, le roi vous demande. Il a convoqué le conseil pour discuter des récents événements dans la ville basse. »
Alaric serra les poings, se tournant vers Sylia.
« Le roi va sûrement vouloir des explications. »
Sylia posa une main réconfortante sur son épaule.
« Alors donne-les-lui. Montre-lui que tu es prêt à assumer tes responsabilités. »
Alaric hocha la tête, rassemblant son courage.
« Tu viens avec moi ? »
Elle sourit légèrement.
« Toujours. »
Alors qu’Alaric se dirigeait vers la salle du conseil, accompagné de Sylia, il sentit le poids de son pouvoir et de son héritage peser sur ses épaules.
Mais quelque part, au fond de lui, une nouvelle détermination prenait racine.
« Je ne laisserai pas ce pouvoir me contrôler. Je le maîtriserai… et je prouverai que je suis digne d’être un roi. »
Sylia, marchant à ses côtés, le regarda en silence, certaine qu’Alaric venait de faire un pas important vers son destin.