Chapitre 32 : Si proche du but
Le marché bourdonnait d’activité, les cris des marchands et le brouhaha des discussions créant une cacophonie familière. Elric, debout derrière son étal de fortune, fixait son précieux collier avec détermination.
Cela faisait des jours qu’il travaillait pour perfectionner son discours de vente. Cette fois, il était prêt.
Une femme d’âge moyen s’arrêta devant son étal, son regard attiré par l’éclat des perles du collier. Ses doigts effleurèrent délicatement le bijou, une étincelle d’intérêt dans ses yeux.
Elric sentit son cœur s’accélérer. Il se redressa légèrement, prêt à saisir l’opportunité.
« Madame, vous avez un excellent œil. Ce collier est une pièce unique. Savez-vous pourquoi ? » demanda-t-il avec un sourire confiant.
La femme haussa un sourcil, intriguée.
« Et pourquoi donc ? »
Elric saisit doucement le collier, le tenant devant elle de manière à ce que les perles brillent sous la lumière du soleil.
« Ces perles viennent des lagons cachés de Mira. Chaque perle a été façonnée par les vagues, polie par le temps, et récoltée avec soin par des artisans passionnés. Ce collier, madame, n’est pas juste un bijou. C’est une œuvre d’art, une promesse d’élégance intemporelle. »
La femme sembla captivée. Elle prit le collier entre ses mains, l’examinant avec soin.
« C’est vraiment magnifique. Et combien en demandez-vous ? » demanda-t-elle, son regard toujours fixé sur les perles.
Elric sentit une vague d’excitation monter en lui.
« Pour vous, madame, je le propose à un prix honnête : 20 000 berrys. »
La femme fronça légèrement les sourcils, hésitant.
« C’est un peu cher, mais… peut-être que ça vaut le coup. »
Elric, voyant qu’elle était presque convaincue, continua de parler, sa voix calme mais persuasive.
« Pensez-y. Ce collier pourrait être le centre de toutes les attentions lors de vos prochaines soirées. Vous ne trouverez rien de comparable ici, ou même ailleurs. »
Alors qu’elle semblait sur le point d’accepter, un homme plus âgé, vraisemblablement son mari, s’approcha. Il jeta un coup d’œil au collier, puis à Elric, un sourire sceptique sur le visage.
« Tu veux vraiment dépenser autant pour un collier, ma chérie ? » dit-il d’un ton moqueur.
La femme, troublée, remit doucement le collier sur l’étal.
« Tu as raison, peut-être que ce n’est pas raisonnable. Je suis désolée, jeune homme. »
Elric sentit son cœur se serrer alors qu’elle s’éloignait avec son mari, laissant le collier là où il était.
Il resta un moment immobile, fixant le bijou avec un mélange de frustration et de déception. Il avait été si près.
Lormar, qui observait de loin, s’approcha doucement.
« Pas facile, hein ? Mais tu t’es bien débrouillé. »
Elric haussa les épaules, un sourire amer sur les lèvres.
« Pas assez bien. J’étais à deux doigts… Mais ça n’a pas suffi. »
Lormar posa une main rassurante sur son épaule.
« Chaque échec est une leçon. La prochaine fois, tu sauras comment répondre à ce genre de situation. »
Elric hocha lentement la tête, prenant une profonde inspiration.
« Oui… La prochaine fois sera différente. La prochaine fois, je réussirai. »
Alors que le marché continuait de bourdonner autour de lui, Elric rangea soigneusement le collier, son regard plein de détermination.
« Ce n’était pas aujourd’hui, mais ça viendra. Je deviendrai le marchand que je veux être. Peu importe combien de fois je dois essayer. »
Lormar, debout à côté de lui, sourit légèrement, voyant en Elric une ténacité rare et précieuse.