Chapitre 36 : Une séparation temporaire
Le soleil matinal baignait Grandhaven d’une lumière douce et apaisante. Sylia, le regard fixé sur la mer, attendait qu’Alaric la rejoigne sur l’un des balcons du palais. Le vent jouait avec ses cheveux tandis qu’elle serrait contre elle un carnet rempli de notes.
Lorsque les pas d’Alaric résonnèrent derrière elle, elle se retourna, un sourire légèrement mélancolique sur le visage.
« Alaric, je dois te parler. »
Alaric croisa les bras, intrigué par le ton sérieux de son amie.
« Qu’est-ce qui se passe, Sylia ? »
Elle prit une profonde inspiration avant de lui montrer le carnet qu’elle tenait.
« Tu sais combien je suis déterminée à découvrir ce qu’il s’est passé pendant le Siècle Oublié. Ces derniers jours, en fouillant les archives et les bibliothèques de Grandhaven, j’ai trouvé quelque chose… une piste. »
Alaric fronça les sourcils.
« Une piste ? Quel genre de piste ? »
Sylia ouvrit le carnet et pointa une carte rudimentaire, marquée d’un petit symbole qu’elle avait dessiné.
« Une région éloignée, difficilement accessible, mais qui pourrait contenir des indices sur cette période disparue de l’histoire. Je dois m’y rendre. »
Alaric resta silencieux un moment, ses yeux passant du carnet au visage déterminé de Sylia.
« Et tu comptes partir seule ? » demanda-t-il finalement, une pointe d’inquiétude dans la voix.
Sylia hocha la tête.
« Oui. C’est quelque chose que je dois faire moi-même. Je ne peux pas rester ici, enfermée, alors qu’il y a tant à découvrir. »
Alaric soupira, passant une main dans ses cheveux.
« Tu sais que ce ne sera pas sans danger, Sylia. Les endroits reculés attirent les pirates, les bandits… et même des créatures hostiles. »
Elle posa une main rassurante sur son bras.
« Je sais. Mais j’ai appris à me défendre, et je serai prudente. »
Un silence s’installa entre eux, avant qu’Alaric ne rompe finalement le contact visuel.
« Je ne peux pas t’en empêcher, pas vrai ? »
Sylia sourit doucement.
« Non. Mais tu peux me souhaiter bonne chance. »
Alors qu’ils se tenaient là, le vent jouant autour d’eux, Alaric hocha lentement la tête.
« Alors fais attention à toi, Sylia. Grandhaven sera toujours là pour toi… et moi aussi. »
Elle le regarda avec gratitude, serrant brièvement son carnet contre elle.
« Merci, Alaric. Je te promets de revenir avec des réponses… ou au moins avec des indices. »
Alors qu’elle tournait les talons pour partir, Alaric l’interpella une dernière fois.
« Sylia. »
Elle se retourna.
« Je crois en toi. Mais si jamais tu as besoin d’aide, envoie un message. Peu importe où je suis, je viendrai. »
Sylia hocha la tête, ses yeux brillant légèrement d’émotion.
« Je n’en attendais pas moins de toi, futur roi. »
Quelques heures plus tard, Sylia quittait Grandhaven à bord d’un petit navire, seule mais remplie de détermination.
Alors qu’elle regardait les murs imposants du royaume disparaître à l’horizon, elle murmura pour elle-même :
« Je trouverai la vérité, peu importe le prix. »
De son côté, Alaric observait le navire depuis la tour la plus haute du palais, son expression indéchiffrable.
« Bonne chance, Sylia. » murmura-t-il avant de se détourner, retournant à ses responsabilités.